Haut lieu du mouvement hippie des années 60,
Qu'est ce que Goa?
Depuis 1956, le plus petit état de la fédération indienne. Au XVIe siècle.
Goa est, avec Malacca et Macao, un des maillons essentiels de l'empire
portugais en Orient. Une étape incontournable sur la route des épices.
Une métropole cosmopolite aussi peuplée que Londres, la plus grande
ville chrétienne d'Asie. L'inquisition y fait régner la terreur, et
les cendres de Saint François Xavier y sont inhumées. Il est difficile aujourd'hui d'imaginer la grandeur de ce qui fut la capitale de l'Empire des Indes Portugaises. Celle qui fut chantée par Luis de Camoes dans les Lusiades et les Sottises de l'Inde (Disparates de India) a littéralement disparu! Certes, il y reste de beaux vestiges: le Palais Royal, encadré par l'Arc de Triomphe des vice-rois qui ouvre le fleuve Mandovi et par la Basilique San Cojetan qui arbore fièrement sa façade classique à colonnes. Un peu plus haut, le Bom Jesus abrite toujours, dans un décorum baroque des plus spectaculaires, les reliques de l'évangélisateur de la Chine, et les portraits des gouverneurs et des vice-rois sont toujours exposés dans la galerie adjacente. Mais ces monuments somptueux ont l'air d'avoir été plantés en pleine brousse en dehors de tout tissu urbain! Ce sont des conditions sanitaires, climatiques, mais aussi la concurrence des hollandais qui ont pris Malacca, qui ont provoqué, à la fin du XVIIe siècle, la disparition de la capitale. Insalubre, la ville de Goa a du être abandonnée, le pouvoir fut transféré à Panaji, en bord de mer. |
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A la fin du XXe siècle, Goa a retrouvé une célébrité planétaire, mais d'une nature toute autre. Dans les années 1970, des hippies et autres post-soixante-huitards en recherche d'un paradis perdu trouvent refuge sur ses plages vierges et sous sa législation tolérante. Goa devient le lieu de ralliement d'une faune hétéroclite qui développe une contre-culture post-moderne et donne naissance à un nouveau genre de musique, la techno. C’est le temps des rave parties, soirées organisées dans des lieux tenus secrets jusqu'en dernière minute et communiqués par un jeu de pistes! Une rave party peut durer plus de douze heures et se déplace d'un endroit à l'autre. Inutile de décrire l'ambiance et de préciser que les pratiques des clubbers ne sont pas tout à fait conformes aux principes de la très sainte inquisition! |
Goa est différente du reste de l'Inde: des plages de sable infinies bordées de bosquets de palmiers se découpent sur fond de mer d'Oman turquoise
Quand on lui demande si Goa lui a plu, la touriste suisse répond sans hésitation: «C'est ainsi que j'imagine le paradis! C'est très différent de l'image que je me faisais de l'Inde.» La raison en est simple: Goa, le plus petit Etat de l'Inde, fut une colonie portugaise jusqu'en 1961. Le mélange d'influences indiennes et portugaises est unique en son genre et charme les visiteurs.
La végétation luxuriante et les plages de sable qui s'étirent sur des kilomètres en font un véritable éden pour les vacanciers. De plus, Goa passe pour l'Etat le plus riche de l'Union indienne. Son arrière-pays vallonné est fertile, car il bénéficie de beaucoup de précipitations durant la saison de la mousson.
Aujourd'hui encore, l'influence portugaise y est perceptible. Une église catholique de style portugais se dresse sur la place principale de nombreuses petites villes. D'élégantes demeures et des maisons de maître, dont certaines ont subi les outrages du temps, témoignent d'un passé pas très lointain. L'ancienne capitale de la colonie portugaise, Vehla Goa, compte même plusieurs églises, dont l'imposante cathédrale du Bon-Jésus.
Le jour où nous l'avons visitée, la communauté catholique y célébrait une fête religieuse. Des femmes vêtues de saris aux couleurs éclatantes et des hommes en tenue occidentale assistaient avec recueillement à la messe en portugais, tandis que des enfants endimanchés passaient le temps en jouant.
Ce coin de terre magique, sur la côte occidentale de l'Inde, fut découvert par les hippies dans les années soixante. On doit leur en être reconnaissants, car ils ont rendu Goa célèbre dans le monde entier, affirment les professionnels du tourisme local.
Habituée aux mœurs occidentales depuis le Moyen Age, la population de Goa a reçu à bras ouverts ces enfants-fleurs, adeptes de la non-violence et de la liberté. Et c'est avec autant d'amabilité et de sourire qu'elle accueille aujourd'hui les vacanciers.
Les rues de Margao, une ville du sud, nous plongent au cœur de l'Inde authentique: deux-roues pétaradants et klaxonnants, taxis tuk-tuk jaunes et noirs, mélange coloré d'hommes et de races, au milieu desquels les vaches sacrées déambulent sans se laisser perturber.
Au marché, les étals offrent tout ce qui peut pousser sur un sol fertile: fruits et légumes, noix de cajou, cependant que des senteurs de gingembre, de curry et de bois de santal embaument l'air.
Goa est un enchantement pour les yeux, les oreilles et le palais. Il arrive même que l'on s'arrête, bouche bée, car on ne peut s'arracher à la contemplation, notamment à la vue des merveilleuses plages avec leurs cocotiers pliant sous le vent, devant la splendeur des couleurs indiennes, mais aussi face aux vastes et superbes équipements hôteliers.