En France, où la contre-culture n'apparut qu'après 1968, la rencontre entre les mouvements dits «gauchistes» et les minorités contre-culturelles se fit dans le refus de l'aliénation, laquelle ne résulte pas seulement de la division capitaliste du travail mais existe aussi dans la famille, l'école, la sexualité. La contestation antiautoritaire remit ainsi en cause les hiérarchies, les formes instituées de production et de consommation, de transmission du savoir. Les communautés, le plus souvent rurales, cherchèrent à donner vie à ces aspirations et opérèrent un brassage social très important dans un mouvement qui était à l'origine essentiellement étudiant.
Les mouvements régionalistes réévaluèrent les cultures minoritaires (basque, bretonne, occitane…) et tentèrent de leur redonner vie. La lutte contre l'extension du camp militaire du Larzac, dans les années 1970, constitua le point culminant d'une forme d'agitation politique qui prenait en compte les aspirations de la contre-culture. Aux militants révolutionnaires et aux partisans de l'autogestion se joignirent alors les hippies et les chanteurs contestataires lors d'importants rassemblements, notamment celui d'août 1973.
Cette période fut aussi celle d'une crise et d'une contestation de l'institution culturelle proprement dite, qui reposait sur le refus de la séparation : la culture doit rejoindre la vie quotidienne et répondre aux problèmes existentiels, contre ce «snobisme esthétique» que dénonçait Marcuse, et contre la consommation passive issue de la division du travail.
En France, la contre-culture disparut, en tant que phénomène médiatisé, au cours des années 1970 ; on peut cependant estimer que de nouvelles formes d'expression, comme les tags ou le hip-hop, constituent de nouvelles manifestations de la contre-culture.