Les années 60

La pop anglaise

 

Au milieu des années soixante, une nouvelle vague de groupes anglais profite de l’énorme brèche ouverte par les Beatles. Moins complexés que les pionniers, ces musiciens s’emparent du rock’n’roll, du blues et du rhythm’n’blues, ces styles jusqu’alors typiquement américains. Cette appropriation dépasse la copie ou l’hommage. Forts de leur petite touche européenne et, surtout, de leur talent, ils deviennent les références du genre.

 

Shadows

Out of the Shadows

 

Les Shadows furent formés en Angleterre à la fin des années 50. Ils commencèrent comme accompagnateurs de Cliff Richard avant de voler de leurs propres ailes en 1960, devenant le groupe de rock instrumental le plus connu de l'époque grâce à leur hit "Apache". Ils eurent une influence énorme sur tous les groupes anglais des sixties, Beatles en tête, chaque guitariste débutant s'escrimant à reproduire les phrases pures et précises de Hank Marvin. Ce second album, comprenant de nombreux bonus en version CD, présente la quintessence de leur style, qui dépassait largement le rock, néanmoins toujours présent avec des titres comme "The Rumble" ou "Little B" (et son fameux solo de batterie).

 

Animals

Animals

 

Le premier album du groupe d'Eric Burdon présentait douze titres repris ici, presque uniquement des 'covers' furieuses de rhythm'n'blues et de rock noir américain, qu'il s'agisse de chansons de Fats Domino, de John Lee Hooker (dont les fameux "Boom Boom" et "Dimples") ou de Chuck Berry. Pour cette raison, ce disque est très proche du premier Stones, avec un orgue en plus (et peut-être un meilleur chanteur…). En bonus sur ce CD, huit titres, les premiers singles du groupe, dont le fameux " The House Of The Rising Sun " et quelques originaux lumineux comme "I'm Crying". Bref, que du bon blues qui râpe, exécuté de main de maîtres par ces petits Blancs de Newcastle qui sonnent comme des vieux Noirs de Chicago.

 

The Pretty Things

The Pretty Things

Snapper

 

Cultes, sauvages, novateurs (punks plus de dix ans avant), les Pretty Things l'étaient dès leurs deux premiers singles, les 'hits' "Don't Bring Me Down" et "Rosalyn" (repris en 1973 par Bowie sur Pin-Ups ), rajoutés ici à cette formidable édition CD définitive de leur premier album. Ces dix-huit chansons sont du pur rhythm'n'blues brut et violent sous grosse influence Bo Diddley, dont ils reprennent ici quatre titres (et à qui ils doivent leur nom), à faire passer les Rolling Stones (leurs copains de l'époque, ils commencèrent ensemble) pour de gentils Beatles. Trop incontrôlables, les Pretty Things n'obtinrent jamais le succès de leurs collègues mais cet album, excitant, rageur et roboratif, influença de nombreux suiveurs.

 

Them

The story of Them featuring Van morrison

Deram

 

Them, de 1964 à 1966, fut le groupe de Van Morrison et de quelques autres Irlandais mordus de rhythm'n'blues, qu'on renoncera à citer tellement les changements de personnel font partie de son histoire. On retrouve ici tout ce qu'ils ont enregistré à l'époque : deux albums, des singles indispensables (Baby Please Don't Go, Gloria, Here Comes The Night et d'autres) et quelques rares EP. On pense souvent aux Rolling Stones, avec un orgue en plus (et un meilleur chanteur). Ce double CD de 49 titres remasterisés est parfait de bout en bout, il vous le faut absolument.

 

 

The Who

My generation

 

Le premier album des Who est une véritable explosion de rhythm’n’blues sauvage : la guitare de Townshend grince et perfore les tympans, tandis que Keith Moon frappe déjà comme un beau diable sur ces douze titres décapants. La production rugueuse de Shel Talmy (Américain exilé à Londres, qui avait déjà officié avec les Kinks) est parfaite d’agressivité et de simplicité. Le groupe est un des rares à reprendre alors James Brown (I Don’t Mind et Please, Please, Please), mais Pete Townshend compose déjà la majorité du répertoire avec des titres emblématiques comme My Generation (un des hymnes des sixties) ou The Kids Are Alright (qu’on croirait volé aux Beatles…).

Un des albums les plus violents et énergiques de cette époque bénie. La nouvelle version « Deluxe », propose carrément un CD supplémentaire de raretés et d’inédits, un livret somptueux, et les singles Can’t Explain et Anyway, Anyhow, Anywhere…