Le rejet de la société de consommation

 

Les premières ébauches de mouvements contre-culturels apparurent aux États-Unis dans les années 1950, avec la Beat generation. En septembre 1957, avec la parution de On the road (Sur la route), Jack Kerouac donna un livre culte à la fraction de la jeunesse en rupture avec l'idéologie dominante de l'american way of life et de la lutte anticommuniste — la guerre froide était alors à son paroxysme et l'exaltation du mode de vie américain était l'un des axes majeurs de la propagande de Washington. Les beatniks abandonnèrent (drop out) leurs études ou leur profession et prirent la route, renouvelant la tradition américaine de la frontière, en l'élargissant au monde. Allen Ginsberg et William Burroughs furent les autres références littéraires de ce mouvement ; le premier publia Howl en 1955, le second le Festin nu (Naked lunch) en 1959.

 

Ces ouvrages connurent un succès considérable ; cependant, ce furent sans doute des facteurs extérieurs au mouvement contre-culturel qui provoquèrent son élargissement à de larges fractions de la jeunesse. Ainsi, la dimension pacifiste qui caractérisa la contre-culture s'inscrivit d'abord comme une opposition à la menace de guerre entre les deux superpuissances, avant de prendre un caractère plus massif avec la lutte contre l'intervention nord-américaine au Viêt-nam, pour enfin déboucher sur la revendication pacifiste. De même, les nouvelles formes culturelles peuvent être analysées comme un refus de la culture télévisuelle, alors déjà très développée aux États-Unis.

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